Tout le monde cherche à s'échapper,
Elle est où cette saleté de clé ?
PV FELIX ♥

Y'a des jours comme ça, où quand o se lève on regrette qu'il n'y ait personne à côté de vous, pour vous dire "Bonjour mon coeur" ou encore grogner parce que vous faîtes du bruit. Assise dans mon lit, je regardai la place vide à côté de moi, en me demandant si c'était moralement bien d'avoir un lit deux places pour une seule personne. Je devrais m'acheter un chien. Oui, bonne idée. Quand j'aurais le fric pour m'acheter une plus grande maison, des croquettes et un collier. Et puis aussi le vétérinaire. Autant dire que je ferais mieux de m'acheter une nouvelle peluche. Lâchant un soupir, je m'étirai en soupirant et attrapai mon portable sur ma table de chevet. J'écrivis un simple message : Ça sert à quoi un lit deux places quand on est seul ? et envoyé cette petite phrase inutile à mon très cher & tendre Félix. Debout tête de thon =3 Secrètement j'espérais qu'il avait gardé son portable allumé juste à côté de lui, parce qu'il était 5 heures du matin, un samedi. Ben oui, ça arrive à tout le monde les insomnies non ? Ben j'aime bien qu'on partage mon malheur :) Je ricanai amèrement en imaginant la tête de ce pauvre bout de chou en voyant le petit message. J'aurais dû me supprimer de ses contacts la dernière fois qu'on s'était vu. En plus je suis sûre qu'il a encore fait le con toute la nuit. Rejetant ma couette au bout de mon lit, je serrai contre moi mon pauvre petit pyjama, trois fois trop grand mais tellement confortable. Baillant sans mettre la main devant la bouche (ben oui, je suis chez moi quand même) je sortis à grande peine de mon berceau douillet pour aller me planter devant le miroir. La mauvaise idée du matin. Ouah, la tronche... Lâchant un soupir en grimaçant, je me dirigeai vers la salle de bain en traînant des pieds, attrapant au passage une serviette (propre ? sale ?). Faudrait que je pense à ranger mon appartement... Ou bien à déménager. Ce serait plus simple de tout bazarder dans un carton et de le mettre dans une autre maison.

Je me déshabillai, allumai l'eau chaude et imaginai déjà le joli chiffre en bas de la facture. Que du bonheur. Je vais devoir faire la manche. Mais mon meilleur ami il a un peu d'argent au moins, peut-être qu'il sera gentil =o Ouais je sais, vous allez me dire : Un peu de fierté bordel ! Ben oui mais excusez moi, la fierté ça remplit pas un frigo et ça paye pas les factures. Alors moi je vous dis : merde :D Par contre après ce charmant petit message, il risque de me donner juste un grand coup de pied aux fesses... Pauvre de moi qui suis maltraité ;_; Non, j'irais pas lui demander de l'argent. Sauf si j'ai le trésor royal qui me court derrière quoi. J'eus une petite pensée pour sa petite amie qui allait aussi être réveillée. Je suis sûre qu'elle m'adore celle-là. Hum. Laissant l'eau brûlante couler le long e mon corps en frissonnant, je laissai mes pensées vagabonder en souriant. Je me lavai vite fait les cheveux, sortis de la douche, enfilai un jean délavé, un vieux t-shirt mickey, une paire de converse un peu sales et attrapai mon sac en vitesse. STOP ! Petit-déjeuner ! Faisant marche arrière, je fis un bond dans la cuisine, me fis réchauffer du vieux café au micro-onde, avalai un yaourt, bus ma boisson imbuvable en me brûlant la langue et enfin sortis de mon appart. Je refermai la porte délicatement derrière moi, pour ne pas réveiller tout l'immeuble. Déjà qu'ils ne m'avaient pas trop à la bonne mais bon. Descendant les escaliers avec douceur & discrétion, je sortis du bâtiment en prenant une profonde inspiration d'air frais. 5 heures du matin... On fait quoi à 5 heures du matin ? Euh, bonne question mon cher Watson =o

« En tout cas je vais pas travailler... » murmurai-je les dents serrées.

Merde hein ! On est samedi, moi aussi j'ai envie de me reposer. Puis surtout qui va acheter des bonbons à 5 heures du matin quoi ? Je partis donc d'un bon pas vers le petit parc, histoire d'y flâner en attendant que la ville se réveille. Roulant des épaules en sentant ma bonne humeur arriver (oui parce que depuis le début, j'étais pas de bonne humeur (a)), j'arrachai une petite pâquerette dans un petit carré de verdure et me la coinçai au-dessus de l'oreille. Chantonnant tranquillement, j'aperçus au bout de la grande rue le parc tout vert. Souriant avec malice, je me mis à courir, descendant la grande allée avec plein de palmiers à toute vitesse. Si je bats des bras, je suis sûre que je m'envole ! Finalement, j'arrivais au portail du parc toute essoufflée mais fière d'être en aussi bonne forme. Passant ma main dans mes cheveux encore mouillés, je rentrai dans l'espace public en me raclant la gorge. Bon ! C'est bien beau de s'être levée, d'avoir couru, d'avoir chanté, mais là j'étais toute seule. Je m'assis sur un banc, me calai bien contre le dossier et attendis. Simplement. Attendre que la ville se réveille.

Pouaaah ! Franchement, ça c'était de la soirée ! En fait, je ne l'avais pas vraiment prévue. C'est quand Maya m'a appelé en me disant qu'elle était de garde à la pharmacie que mon projet nocturne s'était dessiné. Je détestais être seul dans l'appartement. Une boîte de nuit choisie au hasard après un coup de fil à quelques amis m'avait accueillie pour la nuit, et j'en sortais aux environs de trois-quatre heures du matin... je pense... Parce qu'en fait, j'en sais rien du tout. Moi avoir abusé sur l'alcool ? Pas du tout, voyons ! Bon, peut-être un peu... J'avais juste un peu de mal à marcher bien droit. Pourtant, j'étais parti avant mes amis, imaginez donc leur état, à eux. Mon portable sonna d'un coup, me signalant un message que je du lire à plusieurs reprises pour en comprendre le sens, mon esprit était vraiment trop alcoolisé... "Ça sert à quoi un lit deux places quand on est seul ?" Gnééé ? Mais pourquoi elle me pose cette question Lau' ? J'ai pas franchement la tête à réfléchir à des questions philosophiques dans mon état !

J'appuyais sur "Répondre" et écrivit avec une lenteur d'escargot, le temps que mes yeux sachent faire la mise au point sur chaque lettre totalement floue de mon clavier de téléphone, et encore, certaines lettres étaient passées à l'as et d'immenses fautes d'orthographes étaient apparues, ce qui donnait ceci, mot pour mot : "Sait pas, moi z'veu dormiiir". Poétique n'est-ce-pas ? J'avançais dans les rues comme un... bourré. C'était le mot qui me qualifiait le mieux en ce moment. Et j'arrivais finalement au niveau du parc, il devait être aux alentours de cinq heures maintenant. Je n'avais pas encore dormi et pourtant, une belle gueule de bois s'annonçait déjà, avec un mal de crâne qui apparaissait petit à petit. J'entrais dans le parc, mes pas se guidant seuls, sans l'aide de mon cerveau. Ces pas m'avaient guidés sur un banc, plongé dans le noir, si bien que je ne vis pas la personne qui était à mes côtés. Je m'affalais sur ce banc, comme si c'était mon canapé bien moelleux, et c'est là que je remarquais une jeune femme, que je connaissais bien sûr ! Enfin je pense que je la connaissais...

« Ouuuuuuh !! Saluuuuuut ! Ça vaaa ? »

J'éclatais de rire tout seul, comme un andouille, en plein milieu du parc. Après tout, peut-être qu'elle aussi était un peu saoule sur les bords. Quoique comparée à moi, elle me paraissait bien nette. Je me rapprochais de ma meilleure amie, que j'avais à présent bien reconnue comme telle, et passait mon bras gauche autour sur ses épaules, entourant alors sa tête de ce bras.

« Qu'est-ce que tu... fais... là ? »